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Grèce : mais pourquoi Nicolas Sarkozy a-t-il été si lamentable?

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L’ancien président de la République, totalement à côté de la plaque, a demandé dimanche à François Hollande qu’il « se ressaisisse » dans le dossier grec et reconstitue une unité avec Angela Merkel, On peut considérer, avec force arguments d’ailleurs, que ce troisième plan grec échouera comme les précédents.

On peut considérer qu’il eût été préférable qu’Athènes soit chassé ou s’extirpe de la zone euro. C’était en tout cas la ligne des libéraux orthodoxes à la Schäuble, le ministre allemand; c’était le souhait des souverainistes de tout poil qui, eux, avaient décrété que le bonheur du peuple grec passait nécessairement par la rupture. On peut considérer que François Hollande, artisan incontestable de l’accord final, a défendu une position erronée, que la France aurait du « coller » à l’Allemagne de Merkel et co-organiser en douceur l’expulsion grecque.

Toutes ces positions sont acceptables. Toutes ces analyses ont une part de vérité. Le seul qui soit à côté de la plaque? Nicolas Sarkozy.

Le seul qui, d’un bout à l’autre de cet affrontement crucial pour l’Europe, ait varié telle une girouette? Nicolas Sarkozy.

Premier temps: l’ex-président de la république adopte une position modérée, en réalité assez conforme à celle de Hollande: les inconvénients d’un « grexit » sont bien supérieurs aux avantages; il s’agit donc de trouver une solution !

Deuxième temps: changement de pied, virage et tête à queue. Impossible de faire confiance à Tsipras  et à ce peuple de charlatans. Le chef de LR (LesRepublicains)  surenchérit sur Angela Merkel et les leaders des pays du nord de l’Europe. Pourquoi ? Ses proches s’interrogent encore, guère convaincus par ce double looping arrière.

Troisième temps: alignement millimétré sur la stratégie allemande. Au prétexte qu’il ne doit pas y avoir une divergence, une seule, entre Berlin et Paris, que le fonctionnement politique d’un couple politique, si on comprend bien Nicolas Sarkozy, se réduit à la domination de l’un- l’Allemagne- sur l’autre- la France. Et dire qu’il prétend diriger un parti issu du mouvement gaulliste… Les contradictions et le ridicule, en politique, ne tue jamais, les citoyens des démocraties l’ont appris à leurs dépens depuis fort longtemps.

La haine aveugle Sarkozy

Le cas Sarkozy est particulier: la haine l’aveugle. Elle le rend parfois minable, c’est le cas dans cette si décisive tourmente grecque. La détestation de Francois Hollande, irraisonnée, névrotique, maladive. L’incapacité, donc, à prendre du surplomb, de la distance, à mesurer l’intérêt conjoint des Français, des Allemands, des Grecs, de l’ensemble des Européens. Puisque Hollande prétend à une fonction de modérateur, de facilitateur, il ne peut être qu’un prétentieux inconscient-ou l’inverse, un inconscient prétentieux.

safe_image 1Peu importe l’ordre, seule comptent et importent la dénonciation, le ton, le mépris affiché.

Or un minimum d’objectivité et de raison gardée auraient consisté à admettre que, à partir de choix par définition contestables, d’une posture modératrice qui lui convient le chef de l’état français a plutôt bien travaillé.

Au lieu d’accompagner les Allemands, de les suivre sans exigence, il les a modérés.

Certains observateurs considèrent d’ailleurs que la démarche de Hollande était complémentaire à celle de Angela Merkel, que seul ce jeu à deux ainsi mené pouvait éventuellement déboucher sur une ébauche de compromis puis de solution. Tout cela, Nicolas Sarkozy le sait mieux que chacun d’entre nous. Mais il ne peut pas. Hollande lui fait perdre la raison.

Cette névrose serait anecdotique si elle n’avait pour conséquence d’affaiblir non pas seulement l’actuel président de la république, mais surtout l’influence politique de la France. Car la voix de Nicolas Sarkozy continue de porter, de peser et c’est légitime.

Principal leader de la droite républicaine, ex-chef de l’état, en course pour la prochaine présidentielle avec l’hypothèse non négligeable de vaincre, proche de la toute puissante chancelière Merkell… Nicolas Sarkozy dispose de quelques atouts non négligeables.

Cela devrait le contraindre de « bien » se tenir, de ne pas galvauder son statut, de s’opposer (c’est la définition de sa mission) mais avec hauteur, avec discernement.

Ce n’est pas gagné et les électeurs de droite en prennent chaque jour davantage conscience.

Maurice Safran

avec Frédéric Vanderlynden

Written by fjvanderlynden

13 juillet 2015 at 19 h 32 min