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Où sont passés les 1000 milliards prêtés par la BCE aux banques en décembre et février dernier ?

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L’heure des comptes a enfin sonné: la Commission européenne s’apprête à demander aux banques ce qu’elles ont fait des 1000 milliards d’euros libérés par la BCE en décembre et février, à l’occasion des deux opérations de refinancement à trois ans.

Ces dernières, qui avaient pour but de relancer l’économie et d’inciter les banques à continuer à financer les Etats en achetant de la dette, n’ont visiblement pas eu l’effet escompté.

Le président de la BCE, Mario Draghi a en effet affiché sa déception il y a quelques jours, en reconnaissant qu’il espérait voir l’opération profiter davantage à l’économie réelle. Et selon Le Monde, Michel Barnier, le commissaire au marché intérieur, aurait demandé au président de l’Autorité bancaire européenne, Andrea Enria, de s’intéresser à l’usage qu’ont fait les établissements financiers de ces prêts bonifiés.

Il a aussi déposé un amendement à la directive européenne sur les liquidités bancaires qui « impose aux banques d’isoler les profits qu’elles ont réalisés en investissant dans des titres rémunérateurs les liquidités à faible coût de la BCE, et oblige que ces bénéfices ne puissent être inclus dans le calcul des bonus« .

Encore plus récemment, c’est l’équipe du nouveau président, François Hollande, qui s’est intéressée sérieusement à la question. « Il va falloir revenir sur cette opacité des banques. Ce sujet peut-être traité dans une loi de régulation financière par exemple« , indiquait Nicole Bricq, chargée des questions fiscales.

Resserrement du crédit

Alors à quoi ont servi ces 1000 milliards d’euros ? A priori, pas à renforcer le crédit bancaire, comme l’espérait, pas vraiment secrètement, Mario Draghi. mario-draghi-2_4079278Entre janvier et mars, les nouveaux crédits aux entreprises ont en effet fondu de près de 14 milliards d’euros en Europe (à 679 milliards), quand l’enveloppe des nouveaux prêts aux ménages s’est réduite de 5 milliards d’euros (à 236,5 milliards d’euros). Selon une récente étude de la BCE, 9% des banques ont encore resserré les conditions de crédit aux entreprises au premier trimestre, alors que 35% d’entre elles l’avaient déjà fait fin 2011.

Détente sur les taux souverains

En revanche, comme c’était prévu, une partie de la manne a permis de soulager -pendant un temps au moins- le niveau des dettes souveraines européennes. Cela a été très visible pour l’Espagne et pour l’Italie, qui ont vu la pression sur leur dette se réduire considérablement après les deux opérations.

Il faut dire que financièrement l’affaire était plutôt juteuse pour les banques,qui ont emprunté à 1% auprès de la BCE pour refinancer des Etats avec des taux compris entre 3 et 6%.

Les établissements espagnols notamment se sont jetés sur cette aubaine: ils ont acheté 32 milliards d’euros d’actifs publics en janvier et 22 milliards en décembre. Mais désormais les tensions sur les taux des obligations d’Etat des pays fragiles ont refait surface, et remettent donc en cause l’utilité de l’opération.

Faire face à la dette obligataire des banques

En réalité, aujourd’hui une grosse partie la somme allouée aux banques est revenue sagement dans les coffres de la BCE.

Durant les quatre derniers mois, le montant des dépôts des banques auprès de la BCE est en effet passé de 413 à 801 milliards d’euros. Comme si celles-ci étaient terrorisées à l’idée de prêter ou de se prêter de l’argent.

« Il ne faut pas oublier que les banques de la zone euro ont 600 milliards d’euros de dette obligataire qui arrivent à maturité en 2012, et les Etats de la zone euro 800 milliards. C’était alors le principal objectif de la BCE: permettre aux banques de faire face à leurs engagements pour éviter qu’elles ne fassent faillite » explique Peter Helman analyste chez IRR.

Manque de transparence

Finalement, il est donc encore un peu tôt pour savoir si cet argent ira ou non financer l’économie. Tout dépendra surtout de ce que les banques feront de leurs dépôts à la BCE : rembourser leur dette obligataire ? Les placer à des taux supérieurs à ceux de la BCE ? Ou encore les affecter au crédit bancaire ?

N’en ressort pas moins que dans cet exercice, les banques françaises n’ont pas brillé par leur transparence. A la différence de certaines de leurs homologues européennes, ces dernières n’ont jamais voulu révéler les montants qu’elles sont allées chercher au guichet de la BCE.

Selon des rumeurs, c’est l’Autorité de Contrôle Prudentiel qui le leur aurait conseillé, pour éviter de nourrir la stigmatisation ambiante. Pas sûr que cette stratégie soit la bonne. Surtout quand on sait que certains établissements, comme la BNP, avaient annoncé dès le départ qu’ils n’avaient pas besoin de cette opération pour se financer !

« Il semblerait que les banques françaises, qui ont encore des problèmes de liquidité, soient allées lourdement au guichet de la BCE, juste derrière les espagnoles et les italiennes« , explique Peter Helman.

Dans ces conditions, la moindre des choses aurait été de les obliger à révéler la destination de cet argent. Au risque sinon de relancer une énième fois la polémique sur le rôle de la BCE …

Grèce : un projet de compromis sur la table des dirigeants européens ce matin

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Les dirigeants de la zone euro s’efforçaient de trouver un compromis pour maintenir la Grèce dans l’euro tôt lundi matin, quelques heures avant que la Banque centrale européenne ne décide de maintenir ou non l’économie grecque sous perfusion.

Après plus de douze heures de discussions, et de très nombreuses interruptions de séance, un projet de compromis a été mis sur la table par la chancelière allemande Angela Merkel, le président français François Hollande, le Premier ministre grec Alexis Tsipras et le président du Conseil européen, Donald Tusk, a indiqué une source proche de ces discussions.

Ce texte va maintenant être soumis aux 19 dirigeants de la zone euro, quelques minutes après que le Conseil européen eut annoncé la reprise des discussions au sommet avec « un compromis » sur la table.

Mais Athènes a rappelé que deux grandes questions restaient ouvertes, le rôle que va jouer le FMI si la Grèce obtient un nouveau plan d’aide de la zone euro, et la création hors du pays d’un fonds regroupant des actifs grecs à hauteur de 50 milliards d’euros pour garantir les privatisations promises.

« Sur tout le reste, on est presque d’accord, on a dégagé le terrain« , a indiqué une source gouvernementale grecque, estimant qu' »avec un pistolet sur la tempe« , tout le monde serait prêt à faire des concessions.

Si le texte soumis au petit matin ne prévoit a priori pas de sortie temporaire de la Grèce de la monnaie unique, comme évoqué noir sur blanc dans un projet des ministres des Finances, il risque d’être difficile à accepter en Grèce où le gouvernement de gauche radicale d’Alexis Tsipras avait promis qu’il ne se laisserait pas imposer de nouveaux sacrifices.

La marge de manoeuvre pour le Premier ministre est d’autant plus étroite que les réformes à présent réclamées par les créanciers de la Grèce, hautement impopulaires, sont à peine différentes de celles qui ont été rejetées massivement par 61% des électeurs lors du référendum du 5 juillet.

Pour faire approuver ces réformes par le Parlement, Alexis Tsipras a dû se rapprocher de l’opposition, au prix de beaucoup de dissensions internes à son parti Syriza, ce qui laisse craindre une nouvelle crise politique.

Mais le temps presse pour la Grèce, dont les caisses sont vides et l’économie exsangue. Le pays, soumis à un contrôle des capitaux et dont les banques sont fermées depuis le 29 juin, vit suspendu aux aides d’urgence de la BCE.

Or celle-ci va devoir décider ce lundi de maintenir ou non l’économie grecque sous perfusion. « Il faut un signal politique ce soir » pour que la BCE poursuive son aide, avait souligné dimanche une source européenne proche des discussions.

Sur le front européen, le chef du gouvernement grec a dû tout mettre en oeuvre pour rebâtir la confiance qui s’est brisée au fil de ces six mois de négociations houleuses.

Les discussions sur le sort de la Grèce ont aussi mis à rude épreuve le reste de la zone euro, en particulier le couple franco-allemand. Dès le début, le sommet de dimanche a pris l’allure d’un affrontement entre l’Allemagne, inflexible, et la France, qui prône une ligne plus souple.

La France « va tout faire » pour garder la Grèce dans la zone euro, avait assuré le président François Hollande.

Written by fjvanderlynden

13 juillet 2015 at 8 h 38 min